- hameçon
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• fin XIIIe; de l'a. fr. ain, hain; lat. hamus1 ♦ Petit engin de métal en forme de crochet, armé de pointes, qu'on adapte au bout d'une ligne et qu'on garnit d'un appât pour prendre le poisson. Hameçon simple, à deux crochets. Le poisson a avalé l'hameçon, a mordu à l'hameçon.2 ♦ Fig. Mordre à l'hameçon, gober l'hameçon : se laisser prendre. ⇒ appât, piège.Synonymes :- amorce- appât- filet- leurre- nasse- piègehameçonn. m. Petit crochet se terminant par une ou plusieurs pointes acérées, qu'on fixe au bout d'une ligne et qu'on garnit d'un appât pour prendre du poisson.|| Loc. fig. Mordre à l'hameçon: se laisser séduire.⇒HAMEÇON, subst. masc.A. — Petit crochet de métal, armé d'une ou de plusieurs pointes, qu'on fixe au bout d'une ligne et qu'on garnit d'appât pour prendre du poisson. Hameçon armé, simple; hameçon à avantage; amorcer, avaler l'hameçon; mordre, (se) prendre à l'hameçon. Quel imprudent, surpris au piége inattendu, À l'hameçon fatal demeure suspendu? Est-ce la truite agile, ou la carpe dorée (...)? (DELILLE, Homme des champs, 1800, p. 44). Théodomir, le neveu de notre vieux garde Bocage, m'avait appris dès mon plus jeune âge à monter une ligne et à appâter l'hameçon comme il faut (GIDE, Si le grain, 1924, p. 396).B. — Au fig. Apparence trompeuse, artifice destiné à attirer et à séduire quelqu'un. Synon. appât, attrape, piège. Ces superbes paires de moustaches relevées en crocs, qui sont les hameçons où s'accrochent les cœurs novices (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 110). Christophe n'avait pas été sans happer à demi l'hameçon des sourires prometteurs (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1102). V. accrocher ex. 21.— Loc. verb., fam. Avaler l'hameçon, mordre à l'hameçon. Se laisser prendre à un attrait trompeur. Synon. tomber dans le panneau. Tout est tentation, piège, leurre, et mon instinct désire ne mordre à aucun hameçon (AMIEL, Journal, 1866, p. 252). Il rouait de coups ses frères, quand il découvrait, une fois de plus, qu'ils s'étaient joués de lui. Après quoi, il avalait de nouveau le premier hameçon qu'il leur plaisait de lui jeter (ROLLAND, J.-Chr., Matin, 1904, p. 144) :• Le malheur avait développé en lui un bon sens, une sagesse inattendue. Lui qui avait mordu à tant d'hameçons, qui s'était laissé prendre dans tant de nasses, instruit à ses dépens, prudent comme un vieux brochet qui a dix fois rongé les mailles du filet, il passait fièrement devant le piège et riait au nez du pêcheur.SANDEAU, Sacs, 1851, p. 58.Prononc. et Orth. : [
]. Seuls GATTEL 1841 et, à titre de var., PASSY 1914 transcrivent une aspiration pour l'initiale. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1174-87 pêche esmeçon (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 2994) ameçon (ID., ibid., éd. W. Roach, 3009); fin XIIIe s. hameçon (Pater Noster, ms. BN 19525, f° 80 r° ds GDF. Compl.); 2. 1269-78 fig. ameçon « piège, appât » (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 21500). Dér., à l'aide du suff. -eçon (-on), de l'a. fr. aim, ain « hameçon » [fin XIe s., [aiim] RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D.S. Blondheim, t. 1, n° 20] (ca 1160, ain, au fig. : « piège, appât » Eneas, éd. J.J. Salverda de Grave, 9948 : Ja m'a Amor pris a son ain), du lat. hamus « hameçon; fig. piège, appât ». Fréq. abs. littér. :140.
DÉR. Hameçonner, verbe trans., rare. a)) Garnir d'hameçon(s). Hameçonner une ligne. (Ds ROB., Lar. Lang. fr., Lexis 1975).
) Prendre avec un hameçon. (Ds Lar. Lang. fr., ROB.). b) Au fig. Attirer et séduire par une apparence trompeuse. Synon. allécher, attraper. Des affiches à grosses lettres, à titres emphatiques, hameçonnent la foule (BOREL, Champavert, 1833, p. 228). — [
], (il) hameçonne [
]. — 1res attest. a) Fin XIVe s. hamessonnes « recourbé, crochu » (Ms. Paris B.N. lat. 13032, 5123, ds ROQUES t. 2, p. 177); b)
) 1464 hamessonnez « pris à l'hameçon » (J. LAGADEUC, Catholicon ds GDF.), 1609, hameçonner « prendre à l'hameçon » (Le Thresor des trois langues..., éd. J. Crespin);
) 1589 « séduire » (P. MATTHIEU, Vasthi, I, p. 15 ds HUG.) attest. isolée, à nouv. 1832 (RAYMOND); c) 1606 hamessonné « garni d'hameçons » (NICOT), 1611 hameçonner « garnir d'un hameçon » (COTGR.); de hameçon, suff. -é puis dés. -er.
hameçon [amsɔ̃] n. m.ÉTYM. Fin XIIIe; esmeçon, mil. XIIe; de l'anc. franç. ain, hain, haim, du lat. hamus (d'où le h initial).❖1 Petit engin de métal en forme de crochet, armé de pointes, qu'on adapte au bout d'une ligne et qu'on garnit d'un appât (cit. 1 et 2) pour prendre le poisson. || L'hameçon comprend la hampe et le crochet, la première munie d'une palette ou d'un œil, le second garni d'une ou deux pointes (barbe, barbillons, ardillon). || Hameçon simple, hameçon à double barbe. || Hameçon à deux crochets, ou bricole. || Hameçon à trois ou quatre crochets. || Hameçon à crochet recourbé, dit à avantages. || Embecquer l'hameçon. || Monter un hameçon sur une cordée, un crin, un fil de soie. || Le poisson a pris, avalé (cit. 7) l'hameçon. ⇒ Avaler (→ Engamer). || Le poisson s'est pris, a pris, a mordu à l'hameçon. || Retirer l'hameçon de la gorge d'un poisson. ⇒ Dégorgeoir. || Hameçon qui se prend dans les herbes, les branches (→ Effarouchement, cit.).1 Sur la jetée de Dieppe, je vis un pêcheur de mouettes. Il laissait flotter sur l'eau verte une longue corde, avec un hameçon garni d'un appât.Alain, Propos, La jetée de Dieppe.2 (V. 1270, ameçon). Fig. Appât, attrape, piège (surtout dans les loc.). — ☑ (1669). Mordre à l'hameçon, gober (cit. 4) l'hameçon : se laisser prendre à un appât, à une proposition, apparemment avantageuse qui cache quelque piège. — ☑ Tendre l'hameçon à qqn, chercher à le séduire, à l'entraîner dans un piège.2 (Le premier président) espéra que les ducs ne se laisseraient pas prendre à un hameçon si grossier, et il ne s'y trompa pas.Saint-Simon, Mémoires, IV, XXXIV.3 (…) vous ne voyez que l'appât, vous ne prenez point garde à l'hameçon; vous ne regardez que le plaisir, et moi, j'envisage tous les désagréments qui le suivent.A. R. Lesage, Gil Blas, II, VII.4 On ne prend leur faveur (aux hommes) qu'avec un certain hameçon.Stendhal, Souvenirs d'égotisme, V.5 Vraiment le Diable lançait trop d'hameçons devant une âme qui lui appartenait peut-être avant sa naissance.A. Maurois, Vie de Byron, XX.❖DÉR. Hameçonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.